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Mixage & Prise de son => Questions Mix / Mastering => Discussion démarrée par: oudini le septembre 22, 2015, 07:37:42 pm
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(http://http://thumbshigh.koreus.com/201309/metier-ingenieur-son.jpg)
C'est un véritable cri du cœur qui me fait ouvrir ce topic pour essayer d'éclaircir de nos lanternes ceux qui se posent des questions quand à l'art et la manière de faire sonner un mix. Combien de fois nombre d’entre nous se sont littéralement "pelé le chinois" en essayant de faire sonner leurs morceaux. Et oui le mixage est un art, et les faiseurs de sons ne sont pas toujours (quoi qu'on en dise) les seuls musiciens /compositeurs/ arrangeurs / orchestrateurs / et consorts. D’ailleurs que serait devenu par exemple Michael Jackson sans Bruce Sweden ? Pourquoi faire appel à un Steve Lord Alge si ce n'est pour transformer le plomb en or ?? ;)
Alors pour ne pas essayer (j'imagine qu'il n'est pas forcément possible de répondre en totalité à la question qui sera posée), de clarifier certaines actions niveau mixage pour tenter de finaliser du mieux possible un morceau fraichement pondu ? Ici la question sera simple:
Par quel bout commencer le mixage d'un morceau et quels seront par la même occasion les écueils à éviter pour passer du son "boite de conserve" ou "cabinet de toilette" à quelque chose qui commence à ressembler à un semblant de mix ? J'en appelle aux fines lames de ce forum et qui ont l'habitude d'exceller dans ce genre de manœuvres (les autres aussi peuvent bien sur participer car toutes les expériences sont bonnes à prendre).
à vos claviers !! :) ;)
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Dommage que tu ne mettes pas la vidéo qui correspond a cette image :-))))
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Salut Oudini,
Alors voici ma façon de voir la chose:
Par quel élément commencer un mix ?
- Pour ma part, je ne fais pas comme beaucoup font, c'est à dire commencer systématiquement par la même chose (en général la batterie). J'écoute le morceau et je choisis l'élément qui me semble être le plus important, le plus représentatif. Ca peut être un gimmick de guitare, une loop quelconque qui revient pendant tout le morceau ou bien comme souvent la voix mais c'est pas systématique.
Ensuite, je traite cet élément et quand c'est fait je m'occupe de chaque instrument un à un en veillant à ce que les traitements appliqués ne viennent pas "recouvrir" mon élément de départ en le rendant moins audible.
Quels sont les écueils à éviter ?
- Houlà, très très vaste question. Je dirais que le nerf de la guerre, c'est l'EQ. Ne pas se disperser à utiliser tout un tas de plugins farfelus. L'essentiel d'un mix tient dans l'EQ. Si on ne devait appliquer qu'un seul traitement ce serait l'EQ. Une erreur courante avec l'EQ consiste à le faire en solo. C'est inutile car une EQ n'a d'intérêt que dans le contexte du mix. L'exemple le plus parlant serait celui de la batterie. Faire l'EQ d'une grosse caisse en solo n'a aucun sens car elle s'entend aussi dans le micro de la caisse claire, des overheads, etc. Donc à la seconde ou on enlève le solo, on ré-injecte le son de la grosse caisse contenu dans ces pistes et donc ça modifie tout.
Même problème avec des instruments ayant bcp de fréquences en commun comme les guitares électriques et la voix par exemple. On fait une super EQ pour les guitares en solo et quand on remet les voix, on entend plus les guitares ...!
Bon après ce n'est qu'un point de départ mais la question est vraiment vaste ! On pourrait écrire un bouquin sur cette question !!! Aurais tu une question plus précise éventuellement ?
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Hello Whereismymac et merci pour tout premier retour qui reste pour moi très instructif en tant que geek du mix n'y connaissant rien".
Pour etre plus précis et pour faire suite à l'EQ, comment règler un EQ dans "les règles de l'art" ? On parle de fréquences à supprimer, modifier, etc...Etc..., mais ça reste très nébuleux pour quelqu'un qui n'a pas eu un background sur la question. Grosso modo: comment se sert-on d'un EQ en situation ?
PS: je crois que ce topic va me passionner ;)
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Pour ce qui est de la façon d'utiliser l'EQ, personnellement j'en ai 3 utilisations distinctes:
- Nettoyage (enlever les fréquences indésirables)
- Éliminer les problèmes de masquage
- Booster
Pour moi, ça se passe dans cet ordre. Je supprime les fréquences indésirables dans un signal puis je gère les problèmes de masquage de fréquences entre elles. C'est à dire que lorsque 2 éléments ont une grosse plage de fréquence en commun, celles ci vont se bouffer les unes les autres. Dans un mix, on ne peut pas avoir 10 instruments différents dont les fréquences dominantes seraient par exemple entre 2 et 4 kHz. Il faut faire des choix, il y a un partie pris à avoir. Tu dois décider quel élément sera dominant entre 2 et 4 kHz. Les autres auront un cut dans cette zone.
Ensuite seulement, je fais des boost. Mais jamais commencer par booster. Et toujours booster avec parcimonie.
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Ensuite seulement, je fais des boost. Mais jamais commencer par booster. Et toujours booster avec parcimonie.
Euh c'est quoi faire un boost ? :-[ :-
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Boost:
(http://http://logicproexpert.beatsrusproducti.netdna-cdn.com/wp-content/uploads/2014/01/logic-pro-x-channel-eq-6.jpg)
Cut:
(http://http://img913.imageshack.us/img913/240/t1uGVN.jpg)
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ah ok j'ai compris dans le jargon des professionnels de l'audio c'est pour simplifier:
booster = induire une valeur positive
cuter = induire une valeur positive
Bon bah j'ai l'impression d'être un peu moins bidon et ça commence à me plaire d'explorer le monde des faiseurs de sons ;)
Merci whereismymac pour toutes ces infos utiles ! :)
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Je te rejoins oudini et te remercie whereismymac
J'ai appris des choses maintenant faut mettre tout ça en pratique !
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Hello Whereismymac,
Quand on cherche à avoir une certaine couleur (si quelqu'un demande un son "Motown", "Dance" ou autre par exemple), quels sont les étapes à suivre pour essayer de coller au plus près ?
Sur certains mix on sent que c'est très "aéré" (désolé j'utilise des mots qui surement n'ont pas de rapport avec la réalité des processus à mettre en place pour obtenir ce genre de résultat). Par quels procédés peut-on y parvenir ?
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J'entre dans ce sujet sur la pointe des pieds car je suis bien loin de maitriser quoi que ce soit dans ce domaine, mais je peux peut-être apporter quelques réflexions faites tout au long de ces bientôt quarante ans passés dans les studios et home studio ( Papy fait de la résistance ;D )...
Je crois qu'il faut connaitre dans un premier temps les qualités et les défauts des enceintes qu'on utilise régulièrement. Je me souviens de mes premières écoutes ( Yamaha NS10 ) qui avaient la réputation d'être neutres voire plates. J'avais tendance à forcer sur les basses ( puisqu'elles en manquaient ) si bien qu'arrivé en studio, mes mixes ( sur des enceintes plus sérieuses ) bavaient allègrement dans le bas tel un magma informe régurgitant des fréquences indésirables, à mon grand désespoir et à ma grande tristesse... ;D
Si on n'a pas l'occasion d'écouter ses mixes en studio pro, on peut le faire sur une bonne chaine Hi-Fi avec enceintes 3 voies ( qui ne pardonnent pas ) ou un bon autoradio, et rectifier en conséquence... ( Bon, il faut avoir sous la main une chaine HI-FI ou une voiture ;D )
Je me souviens aussi de mon extrême timidité quant à l'emploi du champ stéréo, car quand on laisse tout au milieu, ça a tendance à se bousculer, surtout pour les musiques actuelles...
Il y a les EQ et la compression, la création d'espace avec Reverb et Delay, mais là c'est le domaine de Wimm... ;)
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Modigliano a parfaitement raison. C'est même un des piliers du home studio. Connaître ses enceintes. Des problèmes comme ça on en a tous. Une pièce non traitée va avoir une influence sur le son qui sort de nos enceintes en masquant ou amplifiant certaines fréquences nous donnant ainsi une écoute tronquée ce qui nous conduit à effectuer de mauvais choix d'EQ malgré nous. L'exemple des NS10 est en effet un classique mais c'est valable avec toutes les enceintes.
Pour ce qui est du terme aéré rassure toi Oudini, il revient souvent lorsqu'on parle d'un mix. Pour moi ça commence déjà avant le mix. Un arrangement pas trop chargé c'est la clé. Ensuite pour donner de l'air, il faut de la dynamique donc il ne faut pas abuser de la compression, avoir une bonne utilisation de la réverb permettra également de localiser les différents instruments dans l'espace.
Quand on dit reverb, ça ne signifie pas forcément une réverb type hall avec une longue trainée qui sera trop notable dans un mix. La réverb est un outil qui permet aussi de donner de l'espace à un son (ex une voix enregistrée très près du micro) pour donner l'impression qu'elle a été enregistrée plus loin. Ce type de reverb ne s'entend pas à première vue mais si tu les mutes, c'est là que tu entends une différence.