Mac ou PC ? Les frères ennemis ?
- Écrit par oudini
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Cette article a été publié dans le tout premier numéro de Logic-Nation Magazine et vous propose un comparatif stricto-facto entre les "deux frères ennemis": le Mac et le PC. Ici, pas de discour partisan mais tout simplement un état des lieux pour ne pas se faire noyer par le marketing ! Pour retrouver d'autres articles sur le Mac mais aussi des bancs de test, des tutoriels, etc, n'hésitez pas à télécharger gratuitement nos magazines en cliquant juste ICI.
Voila un sujet qui risque de faire couler beaucoup d'encre (d'ailleurs j'en vois déjà près à bondir pour m’arracher le peu de cheveux qu’il me reste sur le crâne). Mais blague à part, j'ai voulu cet article le plus objectif possible, au delà de toutes querelles de clochers qui n'auraient pour conséquences que de créer des divisions. Essayons de faire mauvaise fortune bon coeur, et tentons d’éclaircir ce sujet épineux !
Alors: Mac ou PC ? Les comparaisons vont bon train, mais elles ont la fâcheuse tendance de n'être échafaudées que sur des arguments qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. Historiquement, Apple a contribué à faire de l'informatique personnelle ce qu’elle est aujourd'hui (personne ne le contestera). Pendant longtemps, le Mac a conservé une certaine suprématie technologique (justifiée dans bien des cas): un système stable, des machines bien construites au design soigné, mais aussi une fiabilité éprouvée.
Côté tarifs, le Mac a toujours été à la hauteur des arguments qui jouaient en sa faveur. Bref ! Pendant longtemps, la marque aura été gage de sérieux en terme de conception, mais aussi en terme de fiabilité (un moindre mal quand on y met le prix non ?).
Mais un tournant marquera les esprits et surtout la marque elle même lors du passage à OS X, et l'abandon du processeur Power-PC au bénéfice du «moteur» made in INTEL. Les ennemis d'hier étaient comme par magie, devenus les partenaires les plus fidèles. Force est de constater que retourner sa veste est devenu depuis ces évènements, monnaie courante (et à plus d'un titre). Mais nous y reviendrons un peu plus tard ;-) Alors que «le grand duché» Apple était depuis des lustres un bastion inattaquable et donc imprenable, beaucoup se sont posés des questions. Alors que l'on nous ventait les mérites (complètement faux d'ailleurs) des Power-PC par rapport aux Pentiums de l'époque, et que Mac OS était lui aussi couvert de louanges, Apple décide de prendre un virage à 180 degrés dès le retour en grâce de son créateur (à croire que la bête s'était retournée contre son créateur). Alors que Mac OS venait de vivre ses dernières heures au bénéfice d'un système complètement nouveau. Euh, nouveau pas tant que ça puisque Steve Job a mis la main plutôt que le doigt dans le pot de confiture en allant se servir de Free BSD un Unix réputé pour poser les fondations d'OS X. Finalement Steve va parjurer les affirmations d'hier au sujet du Power-PC, en faisant acte d'adultère avec celui qu'il aura longtemps fustigé: Intel.
Je parcours depuis longtemps déjà les blogs soit disant spécialisés et qui font leurs gros titres avec des articles pompeux sur «Choisir un Mac ou un PC?», alors qu'ils ne sont même pas un minimum renseignés sur les arguments qu'ils avancent. Alors plutôt qu'un long discours, détricotons tout ça, et regardons ce qu'il en ressort réellement:
«Un Mac plante beaucoup moins et c'est la machine la plus sûre du marché».
Voila deux arguments «massue» que tout fan de Mac sortira d'entrée de jeu à un utilisateur de PC. Certes, la chose n'est pas complètement fausse (à défaut d'être complètement vraie d’ailleurs). Mais regardons les choses d’un peu plus près. Les PC représentent plus de 90% du marché mondial de l'informatique. Afin de garantir une compatibilité «plug and play» (ou quasiment), les versions successives des systèmes de chez Microsoft ont dû embarquer quantité de drivers.
Reste qu’aussi bien sur Mac que sur PC, pour peu que vous ayez du matériel un peu «exotique», vous devriez commencer à suer à grosses gouttes ! Mais les idées reçues ont tendance à persister, mais sachez que ce qui était valable hier ne l’est plus aujourd'hui. J'en veux pour preuve le fait qu'un audit de sécurité publié et réalisé par un organisme spécialisé dans le domaine de la sécurité, montrait qu'en 2015, les machines sous IOS et OS X étaient en tête des failles de sécurité. (source ICI). Là encore, quand on prétend que le Mac est plus sûr, il serait de bon ton de se documenter un minimum sur le sujet (surtout pour éviter de passer pour un idiot et d'être classifié geek première classe). :-)
«Apple fabrique ses machines et ne sélectionne que des composants de qualité».
FAUX archi FAUX ! Celui qui vous sort ça devrait démonter un mac pour voir ce qu'il y a dedans plutôt que de parler pour ne rien dire. Apple ne fabrique (ou plutôt sous-traite la fabrication) de certains éléments de ses ordinateurs (et ces derniers sont loin d'être la partie névralgique de la machine).
- Le processeur ? Apple pioche chez Intel pour se fournir.
- La carte graphique ? soit la pomme utilise la partie vidéo intégrée dans les processeur Intel, soit elle fait ses courses chez AMD (comme sur le Mac Pro 2013 et ses D300, D500ou D700).
- Les barrettes mémoires ? Pareil, Apple ne fabrique pas sa RAM.
- Les disques Durs ? Idem, elle se fournie chez les grands acteurs du marché.
Côté tarifs, heureusement que l'on a pas attendu Apple pour démocratiser l'informatique personnelle parce qu'il n'y aurait que les enfants des familles les plus fortunées qui auraient ouverts leurs startups ! :-)
«Mais alors que fait Apple me direz-vous ?»
Apple fait principalement du design, développe ses propres solutions logiciels, et fait de la R&D. En tant qu'intégrateur, la pomme fait la même chose qu'un Dell ou un Hewlett Packard finalement. Elle achète en quantité des composants informatiques, puis les assemble dans ses usines, ou délocalise carrément le process, en demandant à des unités de productions externes de le faire pour elle (je pense aux usines chinoises de Foxconn avec les iPhones par exemple). Apple fait donc essentiellement de la recherche et développement, même si elle produit aujourd’hui certains composants comme le boitier des Mac Pro 2013 par exemple.
Alors pitié redonnons à césar ce qui lui appartient vraiment, et arrêtons cette guerre ridicule entre le hardware PC et Mac, parce que la différence entre les deux est aussi grosse qu'une feuille de papier à cigarette.
«Apple offre gratuitement Mac OS X et ses mises à jour».
Alors là c'est la meilleure ! Vous croyez franchement qu'une société comme Apple fasse de la philanthropie à ce point, et que pour nos beaux yeux, elles nous fasse grâce de systèmes d'exploitation gratuits ? Vu le prix des machines, croyez-vous vraiment que l'on nous fasse cadeau de quoique ce soit ? La R&D se paye, et quand bien même un système ainsi que ses mises à jour vous sont proposées gratuitement, sachez qu'il n'y a pas mieux que des clients biberonnés pour les fidéliser au plus haut point.
Vous en connaissez beaucoup qui ont le courage de switcher d'une plateforme à l'autre en un claquement de doigt ? La plupart ont peur de l'inconnu (et c'est légitime).
Néanmoins reconnaissons à Apple une grande convivialité de ses produits. Cette accessibilité et cette simplicité d'utilisation en a fait une marque très «friendly». Tout est simple, et la force d'Apple a toujours été de proposer un workflow et une prise en main très bien pensée. De ce point de vue, les PCs peuvent paraître beaucoup plus austères même si là encore, les nouveaux systèmes réduisent de plus en plus l'écart qui subsistait il y a peu avec OS X. Donc qu'on arrête de nous prendre pour des lapins de 3 semaines ! Le prix de vente des machines inclus forcément celui de l'OS (ou alors qu'on me prouve le contraire).
«Le Mac est en avance sur son temps !»
Alors là je rigole :) Un exemple ? Le mac Pro 2013 qui est actuellement le vaisseau amiral de la marque et qui représente (ou plutôt est censé représenter) la vitrine technologique d'Apple. Depuis fin 2013 (date de sortie de cette machine professionnelle), plus aucune mise à jour. Pas d'upgrade processeur, toujours de la DDR3, pas d'USB Type-C, etc. Pour ce qui est de l'avance sur son temps, il faudra donc repasser, parce que le Mac Pro entrée de gamme équipé d’un Xeon 4 coeurs se fait plus que chatouiller par un iMac 27 pouces équipé d’un gros i7 à 3,5 Ghz !
On va me dire: «oui mais on trouve des écrans 4K et même 5K sur l'iMac». Oui, et la 4K s'est tellement démocratisée qu'Apple vient de sortir la 5K. En réalité ce sont des arguments marketing. Ces derniers agacent tellement les utilisateurs qu’ils se tournent vers d'autres plateformes. Pire encore pour Apple, ces mêmes clients finissent par attendre plusieurs années avant de changer de machine parce que lassés de voir des «normes» sans cesse renouvelées puis dépassées quelques temps plus tard. Apple a proposé en grande pompe le Thunderbolt qui peut après a été updaté en version 2. Aujourd’hui nous en sommes à la version 3 et en un laps de temps très court. Allez donc expliquer aux clients qui ont investi des milliers d'euros qu'il va falloir remettre la main au portefeuille pour être au goût du jour. Sans compter l'investissement dans les appareils qui tournent autour d'une activité professionnelle. Bref, trop de marketing tue le marketing (et les clients qui vont avec).
«Un Mac c'est plus beau, et les portables sont plus fins !»
Voila un argument qui tient debout. Il est vrai que chez Apple on propose une finition irréprochable. Mais à quel prix ? D’ailleurs la pomme n'est pas la seule à proposer ce type de finition (on retrouve sensiblement la même chose sur PC et à un prix qui va en conséquence). Bref, tout se paye et en particulier sur une finition «premium». Concernant la finesse des appareils, oui c'est fin. Reste qu'en terme de longévité, les Macs d'aujourd'hui sont loin d'avoir la même durée de vie que leurs glorieux aïeux. Pourquoi ? l'intégration et la miniaturisation à l'extrême ne permet pas un refroidissement optimal, ce qui hypothèque la durée de vie des composants. Personnellement, le côté esthétique m'importe peu (franchement on s'en fout). On ne prend pas un Macbook Pro ou un Mac Pro pour parader devant les copains. En général on achète une machine parce qu'elle répond à différents besoins et surtout, ce choix est conditionné principalement par les logiciels que l'on utilise. Dans un second temps on prêtera attention à des éléments comme: Les performances pour faire tourner ses logiciels préférés. Éventuellement la taille de la machine si vous souhaitez la transporter. «Le reste, excusez moi l'expression: c'est du pipi de chat !»
Dernièrement je m'étais amusé en lisant l'argumentaire de certains au sujet de la mobilité du Mac Pro 2013. Bien que de petite taille, autant dire qu'une fois soupesé, vous changerez littéralement d'avis. C’est qu’il pèse son poids le p'tit gars :) Si l'on rajoute tous les éléments qui viennent s'y greffer comme des périphériques externes en USB ou en Thunderbolt, il va falloir vous rendre chez le «docteur Gibeau» et assurer vos lombaires parce que vous aurez l'impression de trimballer des parpaings dans votre sac à dos :)
«Apple offre de nombreux logiciels dans son système d'exploitation».
Ah bon ? Mais quand on avance un truc pareil est-ce qu'on a été voir ce qui se faisait chez la concurrence ? La bibliothèque de softs sur PC n'a pas à rougir (tous logiciels confondus). Alors oui Apple propose Keynote, Garageband, etc., mais sur PC il existe aussi des équivalents (et aussi gratuits). Si vous prenez le bundle Open Office par exemple (vous aurez sous la souris l'équivalent de toute la suite Microsoft Office, et en mieux). J’entends certains me dire: «la suite office existe sur mac aussi». Celui qui s'est déjà servi du pack Office sur PC, deviendra complètement dingue en utilisant son équivalent sur Mac. Et puis je bayais pour le dire: combien d'utilisateurs utilisent au moins 20% des possibilités de leur OS ? Soyons sérieux, ils sont une poignée.
«Le catalogue Apple est beaucoup plus simple que sur PC».
Faux archi faux ! J'aurais même envie de dire qu'ils ont repris les mêmes process de configuration que les grands intégrateurs PC comme Dell ou autres. Aujourd'hui on peut, sur PC comme sur Mac, choisir les composants qui constitueront nos machines. D’ailleurs quelque soit la crèmerie, il y a de quoi en perdre son latin (surtout si l'on n'est un «Basic User» et qu'on n'y connait pas grand chose, voir rien du tout).
De ce côté là, Apple n'est pas pressée d'éclaircir les choses (comme la concurrence d'ailleurs). Et je ne parle pas des nouvelles pratiques de Cupertino qui poussent les futurs acquéreurs à investir d'entrée de jeu dans une machine sur-boostée parce qu'après, vous ne pourrez plus le faire (barrettes mémoires soudées, etc., etc.).
Alors qu'est-ce qui ressort de tout cela me direz-vous ?
Attention, loin de moi l'idée de gratuitement descendre une marque qui reste encore à ce jour emblématique dans le monde de l'informatique. Néanmoins, et ce depuis quelques années (et plus particulièrement depuis que Steve Jobs nous a quitté), il semble que les choses aient bien changé. La course à la rentabilité et au renouvellement perpétuel de ses gammes de produits n'a eu pour seul objectif que d'assurer un matelas confortable à la pomme et à son actionnariat. Autrefois exclusivement centrée sur le monde des ordinateurs, Apple semble avoir perdu un peu de son ADN en élargissant à outrance son champs d'action. Hier les téléphones puis les tablettes, et aujourd'hui la montre et demain la voiture, force est de constater qu'à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, aujourd’hui l'âme d'Apple se meurt.
Alors qu'est-ce que le Mac aujourd'hui ?
Je vais certainement en froisser certains, mais à moins de me prouver le contraire, du côté hardware c'est un vulgaire PC. D'ailleurs il suffit de voir à quel rythme les Hackintoshs fleurissent pour s'en convaincre. Aujourd'hui les deux seules différences entre un Mac et un PC sont: le design- et le système d'exploitation. Mac OS X est un bon système, mais là ou Apple semblait encore irréprochable il y a encore quelques années, on commence à voir que la course à la nouveauté, ouvre la porte aux failles de sécurités et aux problèmes qui en découlent. EN effet, la course effrénée aux mises à jour (version d’IOS, etc) fait incontestablement baisser la qualité des développements. Autre élément important qui vient corroborer cet état de fait: le succès d'Apple. Et oui, qui dit succès dit plus de soucis. Là ou les faiseurs de virus et autres malwares ne sévissaient que sur PC, il semble qu'après l'engouement rencontré par les produits pommés, les mouches aient changé d’âne !
Faut-il acheter un Mac ?
Oui si vous avez l'utilité de logiciels que vous ne trouverez pas sur d'autres plateformes (Linux ou PC). C'est d'ailleurs certainement ce qui fait que nous sommes toujours fidèles à la marque. Reste que le futur reste bien sombre, et que certaines rumeurs semblent confirmer la volonté d'Apple de changer le coeur même de ses machines en se passant des processeurs Intel au profit de ses CPU maison. Bref, nous verrons d'ici là, mais arrêtons de faire du fanatisme inutile autour d'une marque quelle qu'elle soit, et recentrons nos réflexions autour d’éléments fiables pour élever le débat. Souvenez vous que ça n'est pas parce que nous aimons les pommes que nous sommes pour autant des moutons ;-)
- Type: Infos